Le fossé entre les besoins en soins et accompagnement et le personnel qui est formé se creuse toujours plus. Malgré des efforts conséquents, seuls 56 pourcents du personnel nécessaire est formé pour l’ensemble du domaine des soins. La situation est particulièrement grave pour les infirmières et infirmiers: en 2014, à la place des 6075 nouveaux diplômés nécessaires, seuls 2620 infirmières et infirmiers avaient terminé leur formation, soit 43.1 pourcents seulement. „La couverture de soins à la population va se dégrader sérieusement si l’on n’investit pas intensivement dans les soins infirmiers“, dénonce Helena Zaugg, présidente de l’ASI.
Le rapport national sur les besoins en effectifs dans les professions de la santé qui vient d’être publié aujourd’hui par la CDS et l’OdASanté, brosse un tableau très sombre pour les futurs patients dans les hôpitaux suisses, résidents dans les établissements médico-sociaux et clients dans les soins et la prise en charge ambulatoires. Seuls 56 pourcents du personnel indispensable – de tous les niveaux confondus – sont formés. Le fossé entre les besoins et le nombre d’infirmières et infirmiers formés est particulièrement inquiétant. Là, le degré de réalisation des objectifs ne s’élève qu’à 43.1 pourcents. En chiffres: il faudrait que chaque année, 6075 personnes terminent leur formation en soins infirmiers HES ou ES. Or, en 2014, par exemple, elles n’étaient que 2620 à obtenir un diplôme en soins infirmiers.
„Nous sommes heureux pour chaque personne qui termine sa formation dans le domaine des soins et nous savons que les centres de formation et les employeurs font beaucoup pour motiver les jeunes à embrasser ces professions“, explique Helena Zaugg, présidente (ASI). „Mais les résultats du rapport sur les besoins en effectifs nous préoccupent énormément. La qualité de la couverture de soins à la population est sérieusement menacée si l’on ne réussit pas à augmenter le nombre d’infirmières et d’infirmiers en formation et à répondre aux besoins. Car il faudra suffisamment de personnel infirmier pour soigner le nombre toujours plus élevé de personnes souffrant de maladies chroniques et de comorbidité. Sinon, les complications et la souffrance humaine vont augmenter, sans parler d’une hausse incontrôlée des coûts“.
Pour l’ASI, il faut que la Confédération, les cantons, les employeurs et les formateurs fournissent de sérieux efforts de manière coordonnée et intensive pour que le nombre d’infirmières et infirmiers augmente et que la qualité de la couverture de soins à la population soit ainsi garantie. En tant qu’association professionnelle, l’ASI exige que des mesures soient prises en particulier pour:
- Augmenter l’attrait de la formation infirmière par des salaires plus élevés alloués aux étudiants en soins infirmiers HES et ES, aussi afin que les ASSC puissent se lancer dans cette formation
- Augmenter l’attrait des conditions de travail du personnel infirmier grâce à des salaires correspondant à ses compétences et responsabilités
- Investir dans la conciliabilité entre profession et vie privée
- Assurer la reconnaissance légale du domaine de responsabilité propre des infirmières et infirmiers
D’ici la fin de l’automne, l’ASI va commencer à récolter des signatures pour son initiative fédérale populaire visant à renforcer les soins infirmiers comme élément essentiel du système de soins. Cette initiative exigera que la Confédération et les cantons veillent à ce que suffisamment d’infirmières et d’infirmiers soient disponibles pour faire face aux besoins croissants.
A votre disposition en cas de questions
Sophie Ley, Vice-présidente de l'ASI, Tél. 079 374 49 02